mardi 14 mai 2013

Money

Alors que l'examen du projet de loi sur l'Enseignement Supérieur et la Recherche commence en France. Notre ministre de tutelle effectue la traditionnelle tournée médiatique visant à assurer la communication autour du projet en démontrant par avance les vertus de cette nouvelle réforme (un reviewer de papier scientifique trouverait probablement que ce genre d'évaluation avant mise en application est des plus hasardeux, mais visiblement la classe politique est de façon générale plutôt peu accordée avec la chose scientifique).

Outre réduire une nouvelle fois la question de la recherche à un simple levier économique de plus (après tout elle répond à cette interview pour les Echos), Geneviève Fioraso remet sur la table la question des rapports difficiles qu'entretien une partie de la communauté scientifique avec la propriété intellectuelle et la valorisation de la recherche publique.
Je suis plus que réservé sur l'attitude consistant à réduire la recherche à ses retombées économiques directes. Cette vision a généralement tendance à occulter de nombreux aspects des perspectives ouvertes par la recherche (comme l'éclairage sur des questions de société ou encore les retombées via la formation universitaire) mais elle s'explique par la volonté du gouvernement d'avoir un outil de sortie de crise rapide (parce que oui, il faut bien le dire, la plupart des progrès induits par le biais de l'éducation et de la recherche mettent beaucoup de temps à faire effet, beaucoup plus qu'un mandat électoral). Il est aussi possible de s'interroger sur le rôle de la recherche publique face à la recherche privée. Est-il du rôle de l'université et des centres de recherche de fournir de l'innovation calibrée, finalisée et clé en main prête à être produite en masse par l'industrie, ou devrions-nous simplement concentrer nos efforts sur la première partie des travaux de recherche (recherche fondamental, preuves de concept, etc.) en laissant les entreprises intéressées prendre le relais de la mise en application ? Est-ce à l’État de compenser la frilosité d'une partie du secteur industriel en matière d'innovation et de recherche ?

Parmi ces questions, une importante mais trop rapidement occultée est celle de la position des universités face aux brevets. Dans la course à la valorisation scientifique et aux indicateurs bibliométriques (si, rappelez-vous le fameux classement de Shanghai), les brevets sont devenus le trophée de poids, celui qui rapporte des points en masse (ce qui implique une mort lente et douloureuse pour les disciplines dont les travaux ne peuvent par nature pas être brevetés, mais soit). Or la question de ce qu'est un brevet n'est pas anodin, et la notion même de brevet peut être vue comme contradictoire avec la fonction de la recherche publique.
Un brevet est par définition un titre de propriété industrielle qui permet à son possesseur d'interdire l'exploitation d'une innovation par d'autres que lui pour une durée pouvant aller jusqu'à 20 ans. Il implique donc que toute utilisation d'une innovation brevetée par un tiers (et toute recherche basée sur cette innovation) sera donc soumise à autorisation du propriétaire du brevet (en général en échange d'argent). Un brevet a tout a fait sa place dans un système de recherche industrielle : il permet d'encourager l'activité de recherche des entreprises en leur assurant que leurs investissements et leur travail, une fois qu'ils porteront leurs fruits en terme d'innovation et pourront donc rapporter de l'argent, ne seront pas récupérés par le premier malpoli venu. Charge ensuite pour les titulaires desdits brevets de les valoriser sur les 20 ans à venir (ce qui dans certains secteurs peut sembler très long, imaginez si on bloquait l'innovation informatique par paliers de 20 ans) afin de rentabiliser l'investissement.
La question pour moi est que dans un contexte de recherche publique, un brevet est contre-productif, en ce qu'il a pour effet de verrouiller l'innovation, alors qu'à mon sens la fonction de "rayonnement" de la recherche publique est justement de diffuser ses résultats scientifiques et de les rendre les plus accessibles et les plus utilisables possibles. Pour une université, un brevet va surtout être un outil permettant éventuellement d'assurer des rentrées financières, car il pourra être monnayé par des partenaires industriels qui se trouveraient intéressés (ce qui n'est pas toujours le cas, on critique souvent la fermeture des universités face au monde industriel, mais on ne parle jamais de la capacité inouïe du monde industriel à ne pas savoir ce qui passe dans les universités). Mais dans le même temps, ce brevet va par définition interdire tous travaux entrepris par des tiers sur la suite de l'innovation brevetée. De plus seules des entreprises ayant déjà des moyens financiers conséquents (ou une possibilité de négociation "facilitée" avec l'université propriétaire du brevet) pourront envisager d'acquérir une licence d'exploitation, ce qui nuira à la capacité des universités à encourager le développement de start-up innovantes dans leur rayonnement.

Bien entendu, on pourrait m'objecter que le système de brevets permet de protéger les travaux universitaires, en évitant qu'ils soient récupérés et brevetés par des indélicats (déposons les premiers pour ne pas nous faire spolier). Mais le principe même du brevet permet aux universités de se prémunir contre cela. En effet pour être brevetée une invention doit être nouvelle, en ce qu'elle ne doit pas correspondre à une information déjà publique, ou à la simple "mise en application" d'une connaissance déjà accessible au public. Il suffit donc aux équipes de recherche publiques de publier simplement leurs résultats, comme elles le font déjà depuis longtemps, pour empêcher que les dits résultats soient "brevetés" par d'autres. Et autant dire qu'une publication scientifique, même dans une revue d'envergure internationale, demande beaucoup moins de temps et d'efforts à une équipe scientifique qu'un dépôt de brevet en plusieurs langues devant les différents offices de brevets (oui, un brevet est national, la notion de brevet mondial n'existe pas).

Ainsi, quelle politique fait le plus sens pour la recherche publique : breveter un maximum d'innovations, puis revendre des droits d'exploitation à certaines entreprises, ce qui verrouille certains résultats de recherche (en compensation de certains apports financiers pour les universités), ou publier sans brevet, ce qui rend tout de suite l'innovation à la portée du plus grand nombre, mais ne rapporte ni prestige (parce qu'une publication, ça ne rapporte pas assez au kikimeter universitaire de Shanghai) ni finances ?
On voit que derrière cette question, outre la confrontation entre les visions "propriété intellectuelle" et "open-source" de la recherche, se pose aussi la question du financement de la recherche publique, et la façon dont le contexte de "allez chercher les financements dans le privé" conduit les universités à fonctionner de moins en moins selon des logiques de structures publiques, et de plus en plus en adoptant des stratégies d'entreprise.
Personnellement je n'ai rien contre les entreprises et contre le secteur privé, mais je ne suis pas sur que ce modèle de fonctionnement doive devenir hégémonique. L'un des intérêts du secteur public, c'est justement de permettre l'existence d'alternatives. Et de faire avancer l'intérêt commun au-delà de la somme des intérêts privés.

Oui, je sais, je suis encore un vilain idéaliste.

lundi 13 mai 2013

Pirates des Caraïbes

Ce qui est beau avec les serpents de mer, c'est qu'on en a toujours un qui pointe le bout de son nez quand les autres s'en vont. Ces beaux débats de fond qui n'en finissent pas de tourner en rond sont toujours un très bon moyen d'égayer ses fins de journées, quand on découvre quels nouveaux rebondissements viennent relancer ces thèmes si connus, mais qui pourtant ne lassent jamais.
A ce titre, la question du financement de la culture de l'industrie du divertissement en France est un feuilleton inépuisable et sans fin. Certains avaient craint qu'avec le changement de gouvernement et les promesses de campagne de notre nouveau président nous n'arrivions trop vite à un serial ending dans lequel les plus terribles questions seraient finalement résolues, obligeant le spectateur à passer à autre chose. Mais finalement les scénaristes, ne voulant visiblement pas gâcher un thème si porteur, ont eu la bonne idée de nous proposer une saison de toute volée, qui remet en question toutes les bases établies et tous les espoirs d'avancées réelles : la saison de La Mission Lescure.

Parce que voila, pour fêter les 20 ans d'internet, le gouvernement s'est dit que la meilleure idée possible était de confier une mission sur la question de la culture de l'industrie du divertissement et de son financement "à l'ère numérique" à un acteur clé du divertissement pré-internet (si ça c'est pas être visionnaire), et le résultat est enfin disponible ici (500 pages, que je n'ai pas encore lues en intégralité, je l'avoue, promis dès que j'ai le temps je l'ajoute dans ma pile de choses urgentes à lire). En gros on peut résumer les propositions les plus mises en avant par "On va supprimer la HADOPI parce que son nom ne plait pas, demander au CSA de reprendre la sanction généralisée, et puis on va créer une nouvelle taxe pour subventionner la culture l'industrie du divertissement."

Tout ça pour ça.

Voici donc une bonne nouvelle pour tous ceux qui attendaient que la HADOPI remplisse enfin son rôle de développement et valorisation de l'offre légale en France : elle sera morte avant d'avoir fait plus qu'un label autocollant pour sites qui auraient de toute façon existé sans elle. N'en sera visiblement sauvé que le volet répressif, qui certes ne comprendra plus la coupure d'accès à Internet (jamais mise réellement en application), mais va prendre son essor comme radar automatique de l'Internet. Il y a fort à parier que comme jusqu'à présent cet organisme (oui, parce qu'au passage on confie la surveillance de l'internet à un organe de surveillance télévisuelle qui commençait à passer de mode, et passer pour rien, là encore on note l'idée qui va de l'avant) ne surveille de manière effective que les plus gros films/albums/séries du moment (parce que vous comprenez, le but c'est de soutenir la diversité culturelle, n'est-ce pas ?) et se concentre principalement sur les seuls éléments faciles à surveiller, à savoir les échanges BitTorrent, passant à coté de tous les autres modes d'échange de fichier. On n'arrête pas le progrès en marche, et comme BitTorrent va forcément passer de mode et se réduire avec les années qui viennent, on pourra s’enorgueillir d'avoir bouté le dragon du téléchargement hors des frontières de la France. Tartuffe, quand tu nous tiens.
Pendant ce temps, on va bien entendu étendre le domaine des taxes tout azimut, en ajoutant une taxe sur les matériels connectés à internet, qui s'ajoutera de fait à la taxe pour copie privée (à moins de trouver un smartphone/liseuse/PC/tablette dépourvu de disque dur), ce afin de subventionner une industrie culturelle qui pleure de ne pas avoir été capable de négocier le tournant qu'a été internet depuis 20 ans mais qui ne veut surtout pas se remettre en question et s'adapter au marché numérique.

Parce que finalement, il a bon dos le piratage, qui tue de jeunes artistes dans le ventre de leur mère, mais si l'échange généralisé de fichiers n'avait pas existé, on aurait eu quoi ? Les premières tentations de l'industrie de divertissement "traditionnelle" ont toujours été de se faire un maximum d'argent sur le dos du consommateur. S'il n'y avait pas eu le piratage, on en serait bon pour des albums en téléchargement qui couteraient plus cher qu'en support physique, des séries en VOD (avec visionnages très limités) plus chères qu'en DVD, des contenus ne marchant que sur un seul support (obligeant à les racheter quand on veut employer un support différent) et autres aberrations commerciales qui n'auraient pu fonctionner que dans l'absence totale de toute alternative.
C'est une stratégie qui avait plutôt bien réussi à cette industrie pendant des années : les grandes maisons de disque, de production, les institutions cinématographiques et télévisuelles contrôlaient et verrouillaient l'accès au divertissement et à la culture. Elles pouvaient se permettre des politiques de prix élevés sans craindre la moindre remise en question, car pour accéder aux contenus tant convoités, il fallait passer par eux. Peu importe que le produit soit médiocre ou surévalué, un peu de rentre-dedans médiatique et le client était ferré, et de toute façon il ne trouvait pas forcément grand chose d'autre à se mettre sous la dent.
Internet a brisé cette emprise, en créant une voie de distribution ayant toutes les vertus aux yeux du consommateur : directe, de qualité, sans publicités superflues, et gratuites. Bien entendu, le piratage est et reste illégal, et je ne veux pas ici le promouvoir. Mais aux yeux du consommateur, il est devenu compliqué de se résoudre à payer quand on peut trouver mieux et gratuit.
Dans un cas pareil, tout stratège sait qu'il n'y a qu'une solution : s'adapter aux nouvelles conditions du terrain (oui, j'ai joué à des jeux vidéo de stratégie étant jeune). En grands napoléoniens qu'ils sont, les grands patrons de l'industrie du divertissement ont donc pris le problème à bras pour créer des offres nouvelles qui sauraient attirer de nouveaux leurs clients perdus sont allés pleurer dans les jupes du gouvernement. Et ça fait 15 ans qu'ils pleurent, comptant sur le potentiel de séduction politique de "la culture" (oui, Taxi 4, Samantha Oups !  et Les anges de la téléréalité, c'est l'exception culturelle française, il faut la protéger, vous comprenez) pour obtenir des lois toujours plus contraignantes pour les consommateurs et des taxes permettant d'alimenter moult subventions en faveur de sociétés incapables de faire évoluer leurs offres.
Parce qu'à coté de ça, cette industrie s'est tellement sclérosée sur le manque à gagner du piratage (aka l'argent qu'elle aurait pu gagner si les consommateurs avaient dépensé l'argent qu'ils n'ont pas pour acheter au lieu de télécharger) qu'elle n'a eu de cesse de mettre en place toujours plus de contraintes sur ses produits, au cas où sa politique tarifaire ne suffirait pas à faire fuir la clientèle. Nous avons donc eu droit aux tunnels de pubs inévitables sur les DVD et Blu-Ray (alors qu'il n'y en aura pas sur un fichier téléchargé), accompagnés d'avertissements anti-piratage (pour convaincre ceux qui achètent... d'arrêter de pirater ?) et de DRM, ces fameux empêcheurs de profiter de ses contenus légaux en paix (mais qui n'ont jamais su arrêter les pirates de façon efficace, parce que tant qu'à faire d'être mauvais, autant l'être sur tous les tableaux).

Voilà où on en est, encore en 2013 : une industrie dirigée par des incapables, qui sous couvert de "c'est la faute aux méchants pirates" demandent à ce que le contribuable paye pour leur incapacité à prendre la moindre décision intelligente depuis 15 ans. Pendant que le consommateur lambda, prêt à payer pour accéder à des contenus tant que le prix est juste et les contenus de qualité, ne trouve pas grand chose à se mettre sous la dent.
En 2013, il faut encore attendre tant et plus pour qu'une série télévisée étrangère soit diffusée sur les canaux français. Parce que les réseaux de diffusion français ne prennent jamais le moindre risque et ne font doubler que les séries dont le succès est déjà assuré (ouf, il y a eu une innovation récente cette année avec Game of Thrones, mais uniquement parce que c'est la saison 3 et que les deux précédentes ont crée un véritable engouement).
En 2013, il faut encore attendre 3 ans pour qu'un film sortant au cinéma soit disponible en vidéo à la demande. 3 ANS ! 3 années complètes pour pouvoir simplement regarder un film en VOD sur internet. Heureusement le rapport Lescure préconise de passer ce délai à 18 mois, une grande avancée certainement. Avant on ne pouvait voir en VOD que les films que tout le monde avait déjà oubliés, maintenant on pourra voir en VOD les vieux films dont les suites sortent en salle. Un jour on pourra peut-être voir en VOD un film dont on a entendu parler il y a quelques temps, et pour lequel on n'a pas eu envie de se déplacer et débourser 13€ pour une version en 3D qui fait mal aux yeux. Mais pour cela il faudrait que les salles de cinéma assument d'avoir une plus-value dans l'exploitation de film au lieu de n'en être qu'un parasite traité comme une espèce en voie de disparition.

Bref, nous sommes en 2013, et une industrie mourante aux pratiques suicidaires demande encore et toujours plus de subventions, encore et toujours plus d'argent du contribuable, parce qu'elle refuse définitivement d'évoluer. Personnellement, j'ai de plus en plus envie de renvoyer balader cette industrie malade, de la laisser mourir une bonne fois, et d'attendre que des passionnés, des vrais, reprennent le flambeau et créent quelque chose de nouveau et de viable. Parce que tant qu'on laisse les mauvais sous perfusion d'argent public, on empêche aussi les bons de faire bouger les lignes. Bien entendu ce ne sera pas bon du tout pour toutes les petites mains qui s'échinent à faire leur travail de leur mieux en échange de clopinettes, mais je crains que ce soit malheureusement le seul moyen de se débarrasser d'une caste de dirigeants dont le salaire annuel est proportionnel à la vacuité de leurs résultats.

Pendant ce temps-là, le milieu du jeu vidéo n'a pas eu la chance de pouvoir compter à ce point sur l'argent du contribuable, et a donc du faire sans. En ligne de front face au problème du piratage, cette industrie là a pourtant toujours trouvé le moyen de survivre, à croire qu'il existe des miracles en ce monde. Peut-être est-ce parce que certains distributeurs ont développé très tôt une offre dématérialisée intéressante (c'est à dire facile à utiliser, peu contraignante pour l'utilisateur, et qui permet d'acheter de nombreux jeux à des prix souvent bien plus attrayants qu'en magasin) ou parce que les éditeurs ont compris tout l'intérêt d'apporter une plus-value réelle aux éditions physiques (en faisant payer le consommateur 90 à 150€ pour des versions collector incluant des goodies qui sont matériellement impossibles à télécharger). Bref, parce qu'au lieu de pleurer sur leur sort certains ont trouvé de nouvelles façons de reconquérir un public exigeant certes, mais pas forcément pingre quand on sait lui donner ce qu'il veut.
Pendant ce temps-là, le milieu "de niche" de l'animation japonaise ne pouvait pas non plus compter sur l'argent public (vous comprenez, l'animation japonaise et les mangas, c'est mal depuis que Dorothée les a introduit en France, et ça provoque la mort des chatons). Les sociétés de distribution spécialisées dans ce créneau se sont donc lancées dans le simulcast, diffusé via internet. Oui, au lieu d'attendre 2 ans la diffusion française d'une série, le public peut la voir dès sa première diffusion japonaise (en version sous-titrée, le doublage prend fatalement plus de temps). Et sans fin de saison coupée pour créer des faux cliffhangers pathétiques au passage (les grandes chaines concernées par ces pratiques se reconnaitront).
Pendant ce temps-là, des chaines de télévision émettent encore et toujours sur l'ADSL, en misant sur des méthodes de financement alternative, une forte réactivité face aux demandes du public, et une offre de catch-up à faire pâlir toute grande chaine de la TNT. 
Pendant ce temps-là, les nouveaux noms de la fiction française, qui n'auraient jamais eu leur chance sur les grands canaux, financent des films entiers par crowdfunding.
Mais bizarrement, ces gens là, qui innovent, proposent des alternatives, font évoluer l'offre culturelle et assurent une vraie diversité, se débrouillent plus ou moins sans aides publiques.

Parce qu'en fait, un public de consommateurs prêt à dépenser de l'argent pour accéder à une offre légale existe bel et bien. Mais ce public en a juste marre de dépenser pour de la merde en boite.

Et ce que préconise le rapport Lescure, c'est de subventionner la merde, et de la reconditionner par jolis paquets pour qu'elle se vende mieux, en laissant les vrais innovateurs galérer sans aide.
Heureusement que sa mission c'est d'assurer la diversité de l'offre culturelle hein, parce que l'espace d'un instant on aurait pu douter.

(oui, j'ai dit un gros mot)