lundi 10 septembre 2012

The Great Game

Aujourd'hui a eu lieu la première séance du module complémentaire (le terme officiel des programmes de DUT pour « option ») Conception et Programmation de Jeu Vidéo que nous avons décidé de mettre en place dans notre formation. Ce module a eu son petit succès au sein de la promotion, ce qui va nous permettre de travailler avec deux groupes d'une taille tout à fait acceptable (nous avons même du refuser du monde pour ne pas nous retrouver en sur-effectif).

Ce succès est typique des formations proposant du jeu vidéo dans leur cursus. Autant chez les étudiants en informatique que chez les créatifs, le jeu vidéo est un thème qui fait rêver et attire. D'ailleurs outre-manche les universités ne s'y sont pas trompées et beaucoup proposent des cursus dans ce domaine depuis des années. Cependant cette attractivité a ses inconvénients. Le jeu vidéo a beau être un domaine prolifique, c'est un petit milieu qui propose peu d'emplois, et sur des métiers très identifiés et segmentés. Ainsi en Grande-Bretagne on ne compte plus le nombre d'étudiants qui, leur Master de Game Design en poche, ont finalement du changer de branche car ne trouvant pas de métier dans le milieu. Lorsque l'on ajoute que les études en Angleterre coûtent beaucoup plus cher qu'en France (je ne bénirai jamais assez le système public français sur ce point) et que les jeunes s'endettent pour aller à l'université, on visualise mieux les limites des systèmes de « mise en concurrence » des établissements et de leurs conséquences pour les premiers concernés : les étudiants.

Toujours est-il que même si nous savons suivre les attentes de nos étudiants, nous le faisons avec parcimonie. Notre propre option ne prend qu'une quarantaine d'heure sur le cursus (qui compte 1800 heures de formation) et débouchera éventuellement sur des idées de projet tuteuré. Notre objectif est d'amener nos jeunes informaticiens à prendre conscience de la variété de métiers qui existent dans le domaine du jeu et du large panel de compétences qui interviennent dans un jeu avant sa diffusion. Beaucoup pensent encore qu'il suffit de programmer pour faire un jeu, mais c'est loin d'être assez : un jeu est avant tout une question d'idées, de gameplay, d'ergonomie, d'ambiance graphique et sonore. La programmation y est l'outil permettant de mettre le reste en fonction, mais pas (plus) le point essentiel.

En bilan de cette première journée (1h30 de cours, 3h30 de TD) j'ai eu une impression assez positive. Les étudiants sont là par choix, intéressés par le sujet, ce qui permet une qualité d'écoute et de participation clairement appréciables. Le travail qui servira de fil rouge pour ces séances (développer un prototype de jeu, en partant de l'idée initiale jusqu'à la réalisation d'un niveau de démonstration) les motive et amorce bien les choses. Maintenant, il va falloir au cours des semaines à venir traiter de sujets plus techniques ou abstraits (le premier cours consistait à définir le jeu vidéo et à retracer son histoire et son évolution) et voir si les étudiants suivent la montée de niveau.

Mais pour l'instant, j'ai un amphi d'architecture des ordinateurs à finir de préparer pour demain. Pas le temps de se reposer sur les lauriers que je me suis moi-même envoyé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire